THE DEUCE TOUCH


Inconnu du grand public, Ben Cobb fait la joie des Fashion Week et des spotters des capitales. Son style qui semble s’être arrêté dans les années 70, rappelle les grandes heures du polar américain et des films d’horreur italiens de cette époque. Présentation de ce journaliste tout en moustache, pantalon évasé et revers de veste king size.

Sleazy!

B

en Cobb est le rédacteur en chef du magazine de mode anglais Another Man. Et pour lui, chaque jour qui passe est un hommage à la culture sartoriale période seventies. Sa silhouette longiligne et athlétique ponctuée d’une moustache fait le bonheur des photographes de mode, qu’il soit assis en front row des défilés à Paris, New York ou Milan, ou dans les rues des capitales.

Chemise en soie ouverte sur un torse viril, pantalon haut évasé sur le bas, veste cintrée deux boutons à revers larges… Son style incarne l’homme chic des années 70, selon la vision d’Yves Saint Laurent ou de Gucci à l’époque.

Il aurait pu jouer dans la série The Deuce aux côtés de James Franco (deux saisons qui dépeignent le New York au début des années 70 et sa sordide 42rue infestée par la prostitution et les macs “pimpés” qui ont fait naître l’industrie pornographique – Un chef d’oeuvre du genre, BO à l’appui entre Curtis Mayfield et Barry White).

[otw_shortcode_quote border_style=”bordered”]I still think there’s something really magical about that time, for me anyway, never gets boring.[/otw_shortcode_quote]

_ Ben Cobb.

© Adam Katz Sinding.

© jiminphotog.

Ben Cobb incarne le style « sleazy » des personnages louches et sulfureux des 70’s magnifiés par le cinéma. C’est d’ailleurs là qu’il a puisé son style marqué. En particulier les films italiens policier ou de suspense qui dégageait une esthétique incroyable, comme “Live Like a Cop, Die Like a Man” en 1976 (ci-dessous). On pourrait faire le parallèle avec les films français qui reprenaient les personnages de flics dur à cuire sous les traits de Belmondo ou de Delon ; blouson en cuir ouvert sur une chemise laissant apparaître une chaine en or, jeans patte d’eph et Adidas aux pieds. Ou la veste Cerruti sur un t-shirt avec pantalon et boots.

Sans vouloir dicter un retour vestimentaire vers les années soixante-dix, le style Ben Cobb montre en tout cas la voie vers un vestiaire aux proportions plus amples. Après le diktat du tout slim et étriqué (pendant lequel l’homme avait la fâcheuse manie de systématiquement choisir son costume une taille en-dessous, coordonné à sa cravate (trop) étroite, sa chemise serrée et ses chaussures pointues), les marques de tailoring et les tailleurs redonnent de la largeur aux coupes, deviennent plus généreux en tissu… Enfin ! Les revers de vestes s’élargissent, les longueurs gagnent du terrain, les pantalons à pinces réapparaissent, les chemises retrouvent une coupe “regular” et les bouts des souliers s’arrondissent.

L’élégance classique (re)gagne du terrain. Tant mieux. C’est ce que nous essayons de vous proposer dans le vestiaire Cadot. La prochaine collection s’inscrit un peu plus encore dans ce mouvement.

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